Par le docteur Christophe Lequart, chirurgien-dentiste, porte-parole de l'UFSBD (union française pour la santé bucco-dentaire), centre collaborateur de l'OMS.
Qu'il s'agisse de lésions amélaires (de l'émail) initiales ou de lésions avec cavitation, la prise en charge des caries a ces derniers temps beaucoup évolué. Identifier puis abaisser les risques carieux est devenu aujourd'hui incontournable pour développer la santé et l'esthétique dentaire des patients avec des traitements de moins en moins invasifs. À condition de respecter quatre étapes clés : le diagnostic des risques, des actions de prévention, une restauration a minima et un maintien constant de la santé dentaire. De quoi révolutionner la pratique de la dentisterie.
Et si d'ici à quelques années, les réparations dentaires chirurgicales devenaient l'exception et non plus la règle ? Une chose est sûre : plus les connaissances sur les maladies dentaires et leur traitement progressent, plus l'art dentaire déserte la sphère chirurgicale pour investir la sphère médicale : il est aujourd'hui possible de guérir des lésions carieuses par des procédés non invasifs de reminéralisation en évitant ainsi les restaurations et lorsque cela n'est plus possible de réaliser des interventions opératoires minimales limitant la taille des restaurations.
La première chose est d'évaluer les risques. Car qui dit traitements dentaires peu invasifs dit compréhension de la problématique propre à chaque patient. Une problématique que l'on peut cerner en répondant à deux questions. Comment le patient en est-il arrivé là ? Comment éviter que sa pathologie évolue toujours davantage ? Car la carie dentaire est une maladie infectieuse qui a besoin d'un environnement favorable, avec des bactéries cariogènes présentes dans la plaque dentaire, dont le développement est favorisé par les régimes à teneur élevée en sucre.
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